lundi 25 novembre 2013

OIIQ, une organisation démocratique ?



« La démocratie est « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ». 
- Abraham Lincoln, (16e président des États-Unis de 1860 à 1865)

Le questionnement m’est venu à la suite d’une discussion avec un ancien étudiant immigrant, ayant obtenu son permis d’exercice par Attestation d’Études Collégiales (AEC), étant donc moins familier avec le fonctionnement de l’OIIQ, qui me lançant bonnement pendant notre discussion au sujet de la demande d’excuses publiques et/ou de destitution de la présidente de l’OIIQ (voir mes blogs précédents); « Et bien c’est auprès des membres infirmières qui ont voté pour qu’elle soit élue, qu’il faut être en colère! Tu as voté pour elle toi?» Me demanda-t-il. 

Après un court silence, je venais de réaliser que je n’avais rien à dire. Au sujet de mon accord ou non de l’élection de cette présidente bien sûr. Car cela à générer en moi une quantité grotesque de choses à dire sur le sujet. Moi qui paie des centaines de dollars à l’année pour avoir le droit de vous soigner, je ne peux même pas prendre part aux décisions concernant l’élection de la présidente, élue à l’OIIQ qui a pour mission d’assurer votre sécurité? Et les universités nous bassinent les oreilles à nous répéter combien il est important que les infirmières s’impliquent politiquement! Et comment je suis d’accord ! Mais pourquoi ne pas commencer par la base alors? C’est-à-dire considérer les voix de celles qui grâce à qui, l’OIIQ existe : les infirmières.

Dans un groupe de discussion virtuelle, un collègue, semblant révolté, écrivait qu’il serait bien d’y introduire l’UPAC (Unité permanente anti-corruption, au Québec, Canada, connue pour leurs enquêtes pour la Commission Charbonneau)! Propos que, dégouttée, j’acquiesçai. 

Bien que la mission de l’OIIQ soit de protéger le public (et non ses membres), (les étudiants font toujours le saut lorsqu’ils apprennent ceci), je m’offre tout de même la liberté de me poser la question, à laquelle j’ajouterai plus tard la question suivante : À qui cela profite-il ?

Question que tout le monde parte du même point, voici la définition du mot  démocratique selon le site web Perspective Monde de l’Université de Sherbrooke (UdS) : « régime politique fondé sur le principe que la souveraineté appartient à l'ensemble des citoyens, soit directement (par des référendums) soit indirectement par l'intermédiaire de ses représentants élus. Les élections doivent se tenir au suffrage universel, de façon régulière et fréquente («Free, fair and frequent elections» Robert Dahl) ».

Sachant que le mot référendum signifie la consultation des membres d’un groupe, ou encore la consultation des citoyens, et sachant également que le suffrage universel fait référence au vote de l’ensemble de ce groupe, Je vous le demande : Croyez-vous que l’OIIQ est démocratique ?
 
Poursuivant ma lecture web, force m’a été de constater que non;  l’UdS (Perspective Monde) précisant ainsi : « On oppose la démocratie à l'autocratie: tyrannie, aristocratie, monarchie, dictature et toutes les formes de pouvoir où la majorité est exclue du processus décisionnel (régimes autoritaire et totalitaire) ». Ah! Tient! Je commence à m’y reconnaître !

Et plus on poursuit notre recherche, plus ça devient intéressant. Voici la définition de Larousse du mot Tyran : « 1. Celui qui, dans le monde grec, avait un pouvoir absolu après s'en être emparé par la force.  2. Souverain despotique, injuste, cruel.  3. Littéraire. Personne excessivement autoritaire qui abuse de son pouvoir ».
Restreignons notre recherche avec ces termes supplémentaires définis par Larousse, afin d’éviter un exercice interminable: 


« Aristocratie : Celui qui, dans le monde grec, avait un pouvoir absolu après s'en être emparé par la force.

Monarchie : Régime dans lequel l'autorité politique est exercée par un individu et par ses délégués (par opposition à aristocratie, démocratie, oligarchie). 

Dictature : Régime dans lequel l'autorité politique est exercée par un individu et par ses délégués (par opposition à aristocratie, démocratie, oligarchie). 2. Régime dans lequel l'autorité politique est exercée par un individu et par ses délégués (par opposition à aristocratie, démocratie, oligarchie).

Junte : Régime dans lequel l'autorité politique est exercée par un individu et par ses délégués (par opposition à aristocratie, démocratie, oligarchie).

Oligarchie : Régime dans lequel l'autorité politique est exercée par un individu et par ses délégués (par opposition à aristocratie, démocratie, oligarchie).

Suffrage censitaire: Contrairement au suffrage universel, les électeurs sont uniquement les personnes qui payent un impôt d'un montant déterminé appelé «cens». »

Wow ! Époustouflant n’est-ce pas ! Non seulement nous payons des frais pour obtenir notre permis d’exercice, mais de plus, nous sommes appelées à nous taire sur toutes décisions ou élections pouvant être imposées par l’OIIQ. Et je poursuis l’écriture de ces lignes, sachant pertinemment qu’après tant d’années d’études et d’efforts investis, je mets en jeux mon permis d’exercice. Qu’à cela ne tienne, le respect de mes valeurs personnelles est fondamental. N’est-ce donc pas cela, être intègre ? (Une des valeurs généralement reconnues au sein de la profession infirmière). J’espère que mon droit à l’expression suffira à me défendre, selon la Charte des Droits et Libertés de la Personne du Québec.

J’ai été choquée d’apprendre de quelle façon l’élection d’une présidente de l’Ordre doit se dérouler en lisant un article diffusé sur le site de l’OIIQ (2012) :
« En vertu de la Loi sur les infirmières et les infirmiers, les 24 administrateurs élus au Conseil d’administration de l’OIIQ élisent un de leurs membres à la présidence. Ces administrateurs sont eux-mêmes élus par les conseils de section des 12 ordres régionaux. À noter que le Conseil d’administration compte aussi quatre membres nommés par l’Office des professions du Québec pour représenter le public. Ces derniers ne participent pas à l’élection à la présidence. Le vote aura lieu lors de la séance d’un Conseil d’administration, la veille de l’assemblée générale. »

C’est donc cela mon ordre professionnel ? Un régime autoritaire, totalitaire, monarchique, autocratique dirigée par une Tyrannique Présidente? Je vous présente, moi, de façon anticipée ici, mes excuses publiques, Mme La Présidente, je ne fais que reprendre la définition de termes mentionnés plus haut, m’ayant permis de comprendre, vraiment comprendre dis-je, le fonctionnement et l’état d’esprit fondant les structures de mon ordre professionnel. Ma prochaine réflexion personnelle sera celle-ci : Quel salaire annuel recevez-vous, Mme La Présidente, pour assurer vos fonctions? Car j’ai à loisir, cherché longuement sur le site de l’OIIQ, je ne le vois apparaître ni dans les rapports, publications, profils, ou autres écrits. N’est-ce pas d’ordre public?

INTÈGREMENT,
ISABELLE KANE, INF. BSC

*  Et je signe cet article, de façon tout à fait personnelle, n’impliquant d’aucune façon tout employeur, groupe, association ou autres pouvant être relié à moi de quelconque façon.





RÉFÉRENCES LIENS WEB